M. Antonio Carlos Lessa : Les enjeux de la coopération Sud-Sud: la vision du Brésil


Papier préparé pour le Forum "Pour une initiative tricontinentale atlantique" Skhirat, Maroc, 29-30 mai 2009
(Common actions in the Atlantic area: Knowledge economy, migration and mutual understanding)



Je désire avant tout remercier vivement le Cabinet du Haut Comissaire du Plan du Maroc pour l'invitation qui m'a dirigé pour participer du Forum "Pour une Initiative Tricontinentale Atlantique", une conference de sens stratégique pour la refléxion sur le developement des pays du Sud et sur le rôle qu'ils peuvent jouer dans la politique internationale contemporaine.

Cette invitation m'a eté dirigée en respect de ma condition de chercheur dedié à la politique étrangère du Brésil et en même temps como éditeur de la Revue Brésilienne de Politique Internationale, qui vient d'être la plus ancienne publication scientifique specialisée en relations internationales éditée au Brésil (étant publiée depuis 1958) et une des plus traditionelles d'Amérique Latine. Dans cette dernière condition, spécialement, j'ai eu depuis quelques années conditions d´observer avec diligence les directions du débat scientifique sur la politique internationale contemporaine et en spécial sur les enjeux qu'elle porte pour l'action internationale des pays du Sud, spécialement le Brésil.

Le Brésil peut être consideré un pays intermediaire dans la scéne internationale contemporaine, une fois qu'il a des capacités matérielles, étant une puissance régionale, ayant une certaine mesure d'auto perception et la reconnaissance des autres États, spécialement des grandes puissances. En conjoint avec d'autres états intermédiaires, ils ont des conditions d'influencer l'agenda internationale de façon plus active et determinante, dont vient la necessité de coopération entre eux. Dans cette condition de pays intermédiaire, le Brésil a aujourd'hui une identité internationale multifacetée, etant à un seul temps, un system-affecting state et un grand marché emérgent (Lima, 2005).

Comme un system-affecting state, le Brésil dispose de ressources et des capacités relativement limités en comparaison aux puissances traditionelles, mais par contre, il a un profil international assertive qui valorise les foruns multilateraux et l'action collective entre des pays similaires de façon à jouer un peu d'influence sur les resultats internationaux. Dans ces foruns, le Brésil joue un rôle d'interlocution relevant, en cherchant d'agir comme intermédiaire entre les grands et les petits États. Par contre, le pays est aussi un marché emergent, soucieux de sa stabilité économique et de la crédibilité de ses institutions, et dedié à l'expansion de ses stratégies de dévelopement économique, dans multiples perspectives.

Comme nous le savons, la nouvelle ordre internationale a entamée des nouvelles contraintes pour les pays du Sud, comme, par exemple, la stimulation pour une insertion active dans la globalisation, malgré les restrictions assymétriques dans le commerce international et l'oublie des nouvelles realités politiques, produites par des nouvaux thèmes de l'agenda internationale. En effet, on assiste depuis les annés 1990 l'essor de thèmes qui rapidement deviennent centraux dans la politique internationale, comme les droits de l'homme, l'environnement et la gouvernance ambientale, le developpement soutenible, le commerce équitable, les questions enérgetiques, la sécurité alimentaire, les nouvelles questions de sécurité, la démocratie, les migrations etc. Ces thèmes affectent plus directement les stratégies de developpement des pays du Sud et aussi conditionent vivement ses stratégies d'insertion internationale.

Je vais essayer d'énumerer quelques idées issues des ces remarques préliminaires, de comme un pays intermédiaire comme le Brésil regarde les enjeux de la politique internationale en géneral, et plus particulièrement, les enjeux de la coopération Sud-Sud actuellement. Sont quatre ordres d'idées:


1. La necessité de reforme des institutions multilaterales est un enjeu fondamental de la politique internationale contemporaine.
C'est urgente sa reconstruction sur des bases de representativité et de legitimité qui puissent traduire la nouvelle configuration du pouvoir mondial, comme issue après la fin de la guerre froide. L'idée fondamentale est de revendiquer des conditions d'influence sur la production des constraintes qui limitent les interêts des pays en développement. Dans ce sens la, le Brésil particulièremet vient de revendiquer avec beaucoup de tenacité la réforme des Nations Unies, et sugère la necessité de reformer specialement son Conseil de Sécurité, avec la pretention d'obtenir un siège permanent.

Cette stratégie a été développée en plusieurs actions coordonnées avec d'autres pays de taille semblable, como l'Inde, mais aussi avec l'Allemagne et le Japon. Cette revendication se conecte à une tradition ancienne de la politique étrangère du Brésil, l'universalisme, qui lui a poussé à developper une action concertée en des multiples tableaux, valorisant l'action dans les instances multilatérales comme un des principaux axes de sa politique. Cela amène le Brésil à s'engager avec plus de determination en des mouvements comme les missions de paix, assumant par exemple le commandement de la Mission de Stabilisation du Haiti à partir de 2004.


2. La revendication d'une ordre économique plus équitative, ou moins assymétrique, spécialement en ce qui concerne le commerce international.
L'articulation des efforts des pays moins devéloppés en des foruns comme l'Organisation Mondial du Commerce autour des négociations pour la libéralisation du commerce est une question tout à fait nouvelle. Le protagonisme des pays intermédiaires comme le Brésil et l'Inde dans le developpment du Cycle de Doha de l'OMC et la construction des rassemblements comme le G20, en la Conférence de Cancún (2003), sont des expressions d'un approche pragmatique et assertive dans la défense des interêts des producteurs/exportateurs de produits agricoles.

La revendication d'une libéralisation des accées aux marchés nationaux des pays moins developpés a été conditionnée à la révision et la supréssion des subsides agricoles dans les pays riches. Cet argument s'est devenue la pièce de resistance de l'accusation qui ont fait les gouvernements des États Unis et d'Europe: est-ce que l'échec du Cycle de Doha peut être attribué à l'intransigeance des pays en voie de developpement?

D'autres mouvements, comme l'évolution rapide de l'actuelle crise économique mondiale, ont poussé ces acteurs intermédiaires encore une fois au centre de la scène politique et économique. On a vu à la Conference de Londres qui les pays intermédiaires ont un rôle à jouer dans la dynamique de stabilisation du système économique international, tant parce qu'ils sont des marchès qui peuvent resister plus durablement aux effects nocives de la crise, tel sont ses tailles, quant parce que ses systèmes financiers nationaux se sont devenues plus stables.

3. Le renforcement des liens de coopération économique et politique avec les pays du Sud.
Les bésoins de la diversification des liens économiques aménent plusieurs pays, tels comme le Brésil, à entammer une politique de coopération plus active avec des pays tiers, spécialement avec les pays du Sud. De cette façon, on observe la dinamisation des courants de commerce entre les pays du Sud et la croissance des flux d'investissements. Cela se fait à partir de l'observation des limites d'augmentation potentiel de courants de commerce avec les partenaires traditionaux, et avec l'apparition de grands et nouvaux acteurs avec grande capacité d'investissement, comme la Chine, par exemple, et à echelle moindre, l'Inde et même le Brésil.

Le cas du Brésil é assez interessant: depuis 2003, les courants de commerce avec quelques partenaires non-traditionels, comme les pays du monde arabe, ont eu une augmentation de plus de 100%. De la même façon, le Brésil a su reprendre ses liens traditionels avec l'Afrique, étant aussi un pays de formation multiculturelle, avec des liens psicossociaux très étroits avec le continent.

Le renouvellement des relations entre le Brésil et l'Afrique passe par la dinamisation des liens économiques , bien sûr, mais aussi par l'actualisation de sa politique de coopération pour le developpement. L'Afrique est la région du monde où le Brésil joue plus facilement le rôle de pays coopérant, dans des domaines divers dans lequels il a des capacités reéles, como le traitement du SIDA, developpement des competences agricoles tropicales, bio-carburants, développement Social et Combat à la Faim, développement agraire, developpement des stratégies de lutte contre la pauvreté, etc.

Dans une autre perspective, le Brésil a entamée des liens de coopération plus étroits avec d'autres puissances regionales qui ont des problèmes semblables de developpement social. C'est le cas de l'initiative du Forum IBAS (Inde, Brésil, Afrique du Sud), formé par les trois grandes democraties du Sud, qui partagent des visions convergentes sur plusieurs sujets de l'agenda internationale contemporaine, sur les domaines politiques, économiques et ses connections. Ce groupement a promu la croissance des spaces de coopération scientifique et tecnologique, dans des domains divers, comme l'energie nucleaire, la production des medicaments génériques et de combat au SIDA, des programmes d'insertion sociale et aussi de coopération commerciale, avec la negociation des accords-cadres entre les respectives proces d' integration (Mercosud, SACU, SAARC et SADC).

4. L'émergence des droits de l'homme est une des tendances irréversibles de la politique internationale contemporaine.
Les sociétès découvrent la richesse et les spécificités des compositions multi-éthniques, multi-culturelles et aussi pluri-langues, et la valeur de la diversité. Par contre, on observe récemment l'augmentation de la xénophobie et de la discrimination et l'apparence des initiatives qui visent prévenir la circulation des personnes. La tendance dans ce sujet c'est justement la criminalisation des flux migratoires, surtout aux États Unis et en Europe.

Note bibliographique:
Lima, Maria Regina Soares de. “A política externa brasileira e os desafios da cooperação Sul-Sul.” Revista Brasileira de Política Internacional 48 (6, 2005): 24-59. http://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0034-73292005000100002&lng=&nrm=iso.


Antônio Carlos Lessa, enseignant-chercheur de l'Institut de Relations Internationales de l'Université de Brasília, Brésil, et directeur de la Revue Brésilienne de Politique Internationale (alessa@unb.br).

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