Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,
C’est un honneur et un privilège pour moi de venir participer à ce Forum International. Je suis peut-être le seul non-riverain de l’Atlantique à assister aux travaux de ce forum. Je remercie nos hôtes Marocain de m’avoir invité à cette manifestation. Au début de cette année, l’Ambassadeur de Chine au Maroc, M. GONG Yuanxing, m’a contacté et m’a informé de ce forum, je trouve que c’est une excellente initiative. Depuis le commencement de ce nouveau siècle, il y a une multitude de symposiums de forums et de conférences internationales consacrés aux grands enjeux auxquels est confronté le monde d’aujourd’hui. À mon avis, il s’agit là d’un exercice collectif de réflexion pour discuter où doit aller notre monde. En lançant cette initiative tricontinentale, le Maroc et les pays invités participent à cet exercice. C’est la première fois que je viens au continent africain pour assister à une conférence de ce genre.
L’initiative marocaine est une surprise pour moi, surprise qui n’est pas tout à fait inattendue, parce que je connais la sagesse et la créativité des Marocains. Entre 2003 et 2007, j’étais le président du Bureau International des Expositions. Le Secrétaire Général de B.I.E et moi-même, nous avons pensé qu’il fallait porter l’expo sur le continent africain et dans le monde Islamique. Le Maroc a déposé sa candidature de l’expo de Tanger de 2012, il s’agit là de la première candidature africaine et islamique à l’expo. Le Maroc a manqué de peu pour réussir. Mais cette grande première est inscrite dans les anales du mouvement de l’expo.
Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, je voudrais partager avec vous quelques pistes de réflexion.
1.Comment nous, les Asiatiques, voyons le bassin Atlantique?
Pour être francs avec vous, nous, les Asiatiques, nous voyons le bassin atlantique avec des sentiments mélangés. Le bassin atlantique a beaucoup contribué au progrès de l’humanité. Si le monde en est où il est aujourd’hui, il doit beaucoup au bassin atlantique. L’Europe et l’Amérique ont été à l’avant-garde de l’humanité. Quand l’Europe et l’Amérique montaient en puissance, elles ont fait beaucoup de progrès, mais en même temps elles ont infligé beaucoup de souffrances aux autres. C’est le cas de l’Afrique, de l’Amérique-latine, de l’Asie et de la Chine. L’Afrique, c’est une des sources de la civilisation humaine, mais dans les temps modernes, l’Afrique a accusé beaucoup de retard, pour les raisons que nous connaissons tous. L’Amérique-latine s’est trouvé dans une situation pareille. Mais aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que certain pays africains, et Latino-Américains montent en puissance en faisant de progrès rapide sur le plan économique, scientifique et technologique. Les États-Unis restent la seule superpuissance dans le monde, et l’Union-Européenne, malgré tous ses problèmes continue à figurer parmi les principaux acteurs sur l’arène internationale.
2.La montée en puissance de l’Asie
Le centre de gravité des relations internationale est en train de se déplacer de l’Atlantique vers le Pacifique. Ce qui provoque ce déplacement, c’est la montée en puissance de l’Asie.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le Japon a été le premier à monter en puissance en Asie. Il a été suivi dans les années 60 par les 4 ‘‘Tigre’’—Singapour, Corée du sud, Taiwan et Hongkong. Dans les années 70, les pays de l’A.S.E.A.N., surtout l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines se sont joints au Japon et aux 4 ‘‘Tigre’’. En 1978, la Chine a pris une nouvelle orientation politique dite d’Ouverture et de Réforme. Ce faisant, elle a renforcé ce courant de la montée en puissance de l’Asie. En 1991, l’Inde a commencé la réforme, qui a conduit ce grand pays sur la voie de la montée en puissance. L’Asie est un vieux continent, dont la population représente 60% de la population mondiale et 30% la superficie de notre globe. La montée en puissance de l’Asie va changer la face du monde dans le 21e siècle.
À quoi tient la montée en puissance de l’Asie ? À mon avis, il y a 3 facteurs clés.
Le 1e, c’est la paix. La paix est une condition sine qua non du développement. Dans le siècle dernier, l’Asie, malheureusement, a été le théâtre de nombreuses guerres. Après la Seconde Guerre mondiale, les guerres régionales les plus importantes ont eu lieu en Asie, la guerre en Corée, la guerre au Vietnam, la guerre au Cambodge, la guerre en Afghanistan. Aujourd’hui, bien qu’il existe encore des conflits sur le continent asiatique, l’Asie, dans son ensemble, connait la paix.
Le 2e, c’est la mondialisation. L’exemple de la Chine est typique. Nous avons beaucoup bénéficié de la mondialisation. Durant les 30 dernières années. Le taux de croissance annuel moyen de la Chine est de l’ordre de 9,8%. Cette croissance a donné lieu à des changements fondamentaux dans mon pays. Il y a 30 ans, tout a été rationné en Chine. Si vous voulez acheter du riz, il fallait coupon, la viande, coupon, textile, coupon, huile végétale, coupon, bicyclette, coupon. Aujourd’hui, tous les coupons ont disparus. Regarder les supermarchés chinois qui ne sont pas différents de ceux en Europe et aux États-Unis. Cette croissance rapide, nous la devons à la mondialisation. Le stock des investissements directs étrangers en Chine se monte à mille milliards de dollars américains. Avec cet influx massif des capitaux étrangers, la technologie, la bonne gouvernance sont arrivés en Chine. L’économie chinoise s’est intégrée à l’économie mondiale.
Le 3e, c’est la bonne politique. La politique que nous avons adoptée, c’est celle d’Ouverture et de Réforme. Pourquoi l’Ouverture? Les chinois ont débattu entre eux pendant plus d’un siècle des raisons fondamentaux qui ont conduit la Chine en retarde. Vous savez, jusqu’en 1820, le P.I.P. de la Chine représentait un tiers du monde, mais en 1978, le P.I.P. de la Chine représentait 1,5% du monde. Quelle chute brutale! Des chinois disaient que le retarde de la Chine a été dû à l’invasion étrangère. C’est vrai. Toues les grands puissances ont été en Chine, elles ont partagé mon pays en sphères d’influence. Mais d’autres disaient, pourquoi la Chine n’a pas pu repousser cette invasion? C’est qu’elle était en l’état de faiblesse. D’aucuns disaient que la féodalité a été trop longue en Chine. C’est vrai que la Chine a connu la féodalité de plus de 2000 ans, mais d’autres rétorquaient, pourquoi le régime féodal a disparu en Europe sous le coup de la révolution mais pas en Chine? Finalement, C’est M. DENG Xiaoping qui est arrivé à la conclusion que c’est la fermeture qui a condamnée la Chine au retarde. Pour rattraper, il faut nous ouvrir. Avec l’Ouverture, les capitaux étrangers sont arrivés en Chine. Nous avons envoyé à étranger 1, 200,000 étudiants et maintenant, tous les ans a peu près 100,000 étudiants partent à l’étranger pour apprendre auprès du monde extérieur.
Pourquoi la Réforme ? La Réforme veut dire qu’il faut nous changer nous-mêmes pour nous adapter à la mondialisation.
Quel est le trait caractéristique le plus marquant de la montée en puissance de la Chine? C’est l’esprit de partage. Nous autres les chinois, nous n’avons pas gardé la croissance pour nous-mêmes. Nous l’avons partagée avec le reste du monde. La coopération internationale est indispensable au développement de la Chine. Et pour que cette coopération soit durable, il faut qu’elle soit basée sur les intérêts réciproques.
3.Le 21e siècle doit appartenir à l’humanité tout entière
Certains disent que le 21e siècle est le siècle des Chinois, d’autre disent que ce siècle est celui des Asiatiques ou du Pacifique. Je ne suis pas d’accord. Je pense que le 21e siècle doit appartenir à l’humanité tout entière. Pourquoi pense-je de la sorte? Premièrement, l’Asie monte en puissance de la manière différente des autres. Nous savons que le siècle des Anglais et celui des Américains, ils montaient en puissance au détriment des autres. Ce n’est pas le cas de l’Asie.
Dans le monde d’aujourd’hui, il y a deux courants qui sont en compétition. Le premier est celui de la paix du développement et de la coopération. Le deuxième, c’est celui de la guerre froide, de l’affrontement et du conflit. Le premier représente l’avenir, le deuxième, le passé. Dans une certaine mesure, le destin de l’humanité sera décidé par la compétition de ces deux courants. La Chine se tient fermement au côté du courant la paix, du développement et de la coopération et s’oppose au deuxième courant. Il appartient à tous les hommes et les femmes de la terre épris de paix et de justice de s’unir pour renforcer le premier courant. Seuls les efforts de nous tous nous permettent de barrer la route au deuxième courant.
Deuxièmement, la sortie de la crise requiert les efforts de tout le monde. La crise financière que nous connaissons aujourd’hui est très grave et sans précédent depuis la Grande Dépression. Pour faire face à cette crise, il faut la coopération internationale. Aucun pays, si puissance soit –il, ne saurait relever tout seul le défi de cette crise.
En juillet 1997, a éclaté la crise financière Asiatique. J’étais alors l’Ambassadeur de Chine à Genève. Je me rappelle très bien le comportement des pays occidentaux vis-à-vis de l’Asie, comportement qui peut-être résumé en trois phrases. La première, c’est pointer du doigt l’Asie: ‘‘Vous, les Asiatiques, vous êtes à l’origine de ce désastre! ’’La deuxième, c’est de donner des leçons aux Asiatiques, on nous a prescrit toute sorte de recettes pour sortir de la crise. Mais ces recettes n’ont pas été bonnes. Ceux qui ont accepté ces recettes, ont beaucoup souffert. Par contre, ceux qui ne les ont pas suivi, par exemple, mon pays et la Malaisie, ont voulu suivre leur propre chemin, ils ont bien réussi. La troisième, c’est de faire de l’Asie la cible des attaques (Asia Bashing).
Mais cette fois-ci, quand la crise financière globale est survenue, nous autres, les asiatiques, nous avons adopté un comportement différent qui se caractérise par l’absence des trois phrases que je viens d’évoquer. Bien au contraire, nous avons offert la coopération. Lisez bien le discours du Président HU Jintao au sommet financière à Londres. Il disait : Il faut conjuguer nos efforts pour faire face à la crise, parce que nous sommes sur le même bateau.
Troisièmement, nous sommes à la veille des trois grandes révolutions, à savoir, la révolution de l’énergie nouvelle, une nouvelle révolution industrielle et la révolution dans notre mode de vie.
Quels sont les forces qui nous sont conduit vers ces trois révolutions. À mon avis, il y a essentiellement deux grandes forces. La première, c’est qu’un nombre important de pays en voie de développement montent en puissance. J’ai parlé de l’Asie, il y a aussi des pays africain et latino-américains qui montent en puissance. Si vous additionnez la population de ces pays, cela fait trois milliards trois cent million d’habitants, C’est la moitié de la population de la terre. Le modèle de développement que nous connaissons aujourd’hui a été crée par les pays industrialisés. Quand ils montaient en puissance, leur population était limitée, ils avaient à leur disposition toutes les ressources de la terre. Mais aujourd’hui, quand trois milliards trois cent million d’habitants montent en puissance, le monde n’a pas autant de ressource. D’où s’impose la révolution de l’énergie nouvelle. Nous sommes obligés de nous tourner tôt ou tard vers l’énergie renouvelable. La deuxième, c’est le changement climatique. Le climat est en train de changer à une vitesse alarmante. Il faut que le monde prenne des mesures efficaces pour relever ce défi. Si non, l’humanité serait en grand danger.
Les trois raisons que je viens d’évoquer constituent le conteste dans lequel l’Asie monte en puissance. En résumé, l’humanité est unie par la grandissante interdépendance économique et les défis redoutables communs. Nous avons un destin commun, l’Asie monte en puissance avec le reste du monde pas contre le reste du monde. Aussi affirme-je que le 21e siècle appartient à l’humanité tout entière.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, les opportunités qui nous sont offertes, de même que les défis auxquels nous sommes confrontés sont sans précédents. Il nous appartient de nous unir pour bâtir un monde meilleur dans le 21e siècle.
Je vous remercie de votre attention.
C’est un honneur et un privilège pour moi de venir participer à ce Forum International. Je suis peut-être le seul non-riverain de l’Atlantique à assister aux travaux de ce forum. Je remercie nos hôtes Marocain de m’avoir invité à cette manifestation. Au début de cette année, l’Ambassadeur de Chine au Maroc, M. GONG Yuanxing, m’a contacté et m’a informé de ce forum, je trouve que c’est une excellente initiative. Depuis le commencement de ce nouveau siècle, il y a une multitude de symposiums de forums et de conférences internationales consacrés aux grands enjeux auxquels est confronté le monde d’aujourd’hui. À mon avis, il s’agit là d’un exercice collectif de réflexion pour discuter où doit aller notre monde. En lançant cette initiative tricontinentale, le Maroc et les pays invités participent à cet exercice. C’est la première fois que je viens au continent africain pour assister à une conférence de ce genre.
L’initiative marocaine est une surprise pour moi, surprise qui n’est pas tout à fait inattendue, parce que je connais la sagesse et la créativité des Marocains. Entre 2003 et 2007, j’étais le président du Bureau International des Expositions. Le Secrétaire Général de B.I.E et moi-même, nous avons pensé qu’il fallait porter l’expo sur le continent africain et dans le monde Islamique. Le Maroc a déposé sa candidature de l’expo de Tanger de 2012, il s’agit là de la première candidature africaine et islamique à l’expo. Le Maroc a manqué de peu pour réussir. Mais cette grande première est inscrite dans les anales du mouvement de l’expo.
Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, je voudrais partager avec vous quelques pistes de réflexion.
1.Comment nous, les Asiatiques, voyons le bassin Atlantique?
Pour être francs avec vous, nous, les Asiatiques, nous voyons le bassin atlantique avec des sentiments mélangés. Le bassin atlantique a beaucoup contribué au progrès de l’humanité. Si le monde en est où il est aujourd’hui, il doit beaucoup au bassin atlantique. L’Europe et l’Amérique ont été à l’avant-garde de l’humanité. Quand l’Europe et l’Amérique montaient en puissance, elles ont fait beaucoup de progrès, mais en même temps elles ont infligé beaucoup de souffrances aux autres. C’est le cas de l’Afrique, de l’Amérique-latine, de l’Asie et de la Chine. L’Afrique, c’est une des sources de la civilisation humaine, mais dans les temps modernes, l’Afrique a accusé beaucoup de retard, pour les raisons que nous connaissons tous. L’Amérique-latine s’est trouvé dans une situation pareille. Mais aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que certain pays africains, et Latino-Américains montent en puissance en faisant de progrès rapide sur le plan économique, scientifique et technologique. Les États-Unis restent la seule superpuissance dans le monde, et l’Union-Européenne, malgré tous ses problèmes continue à figurer parmi les principaux acteurs sur l’arène internationale.
2.La montée en puissance de l’Asie
Le centre de gravité des relations internationale est en train de se déplacer de l’Atlantique vers le Pacifique. Ce qui provoque ce déplacement, c’est la montée en puissance de l’Asie.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le Japon a été le premier à monter en puissance en Asie. Il a été suivi dans les années 60 par les 4 ‘‘Tigre’’—Singapour, Corée du sud, Taiwan et Hongkong. Dans les années 70, les pays de l’A.S.E.A.N., surtout l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines se sont joints au Japon et aux 4 ‘‘Tigre’’. En 1978, la Chine a pris une nouvelle orientation politique dite d’Ouverture et de Réforme. Ce faisant, elle a renforcé ce courant de la montée en puissance de l’Asie. En 1991, l’Inde a commencé la réforme, qui a conduit ce grand pays sur la voie de la montée en puissance. L’Asie est un vieux continent, dont la population représente 60% de la population mondiale et 30% la superficie de notre globe. La montée en puissance de l’Asie va changer la face du monde dans le 21e siècle.
À quoi tient la montée en puissance de l’Asie ? À mon avis, il y a 3 facteurs clés.
Le 1e, c’est la paix. La paix est une condition sine qua non du développement. Dans le siècle dernier, l’Asie, malheureusement, a été le théâtre de nombreuses guerres. Après la Seconde Guerre mondiale, les guerres régionales les plus importantes ont eu lieu en Asie, la guerre en Corée, la guerre au Vietnam, la guerre au Cambodge, la guerre en Afghanistan. Aujourd’hui, bien qu’il existe encore des conflits sur le continent asiatique, l’Asie, dans son ensemble, connait la paix.
Le 2e, c’est la mondialisation. L’exemple de la Chine est typique. Nous avons beaucoup bénéficié de la mondialisation. Durant les 30 dernières années. Le taux de croissance annuel moyen de la Chine est de l’ordre de 9,8%. Cette croissance a donné lieu à des changements fondamentaux dans mon pays. Il y a 30 ans, tout a été rationné en Chine. Si vous voulez acheter du riz, il fallait coupon, la viande, coupon, textile, coupon, huile végétale, coupon, bicyclette, coupon. Aujourd’hui, tous les coupons ont disparus. Regarder les supermarchés chinois qui ne sont pas différents de ceux en Europe et aux États-Unis. Cette croissance rapide, nous la devons à la mondialisation. Le stock des investissements directs étrangers en Chine se monte à mille milliards de dollars américains. Avec cet influx massif des capitaux étrangers, la technologie, la bonne gouvernance sont arrivés en Chine. L’économie chinoise s’est intégrée à l’économie mondiale.
Le 3e, c’est la bonne politique. La politique que nous avons adoptée, c’est celle d’Ouverture et de Réforme. Pourquoi l’Ouverture? Les chinois ont débattu entre eux pendant plus d’un siècle des raisons fondamentaux qui ont conduit la Chine en retarde. Vous savez, jusqu’en 1820, le P.I.P. de la Chine représentait un tiers du monde, mais en 1978, le P.I.P. de la Chine représentait 1,5% du monde. Quelle chute brutale! Des chinois disaient que le retarde de la Chine a été dû à l’invasion étrangère. C’est vrai. Toues les grands puissances ont été en Chine, elles ont partagé mon pays en sphères d’influence. Mais d’autres disaient, pourquoi la Chine n’a pas pu repousser cette invasion? C’est qu’elle était en l’état de faiblesse. D’aucuns disaient que la féodalité a été trop longue en Chine. C’est vrai que la Chine a connu la féodalité de plus de 2000 ans, mais d’autres rétorquaient, pourquoi le régime féodal a disparu en Europe sous le coup de la révolution mais pas en Chine? Finalement, C’est M. DENG Xiaoping qui est arrivé à la conclusion que c’est la fermeture qui a condamnée la Chine au retarde. Pour rattraper, il faut nous ouvrir. Avec l’Ouverture, les capitaux étrangers sont arrivés en Chine. Nous avons envoyé à étranger 1, 200,000 étudiants et maintenant, tous les ans a peu près 100,000 étudiants partent à l’étranger pour apprendre auprès du monde extérieur.
Pourquoi la Réforme ? La Réforme veut dire qu’il faut nous changer nous-mêmes pour nous adapter à la mondialisation.
Quel est le trait caractéristique le plus marquant de la montée en puissance de la Chine? C’est l’esprit de partage. Nous autres les chinois, nous n’avons pas gardé la croissance pour nous-mêmes. Nous l’avons partagée avec le reste du monde. La coopération internationale est indispensable au développement de la Chine. Et pour que cette coopération soit durable, il faut qu’elle soit basée sur les intérêts réciproques.
3.Le 21e siècle doit appartenir à l’humanité tout entière
Certains disent que le 21e siècle est le siècle des Chinois, d’autre disent que ce siècle est celui des Asiatiques ou du Pacifique. Je ne suis pas d’accord. Je pense que le 21e siècle doit appartenir à l’humanité tout entière. Pourquoi pense-je de la sorte? Premièrement, l’Asie monte en puissance de la manière différente des autres. Nous savons que le siècle des Anglais et celui des Américains, ils montaient en puissance au détriment des autres. Ce n’est pas le cas de l’Asie.
Dans le monde d’aujourd’hui, il y a deux courants qui sont en compétition. Le premier est celui de la paix du développement et de la coopération. Le deuxième, c’est celui de la guerre froide, de l’affrontement et du conflit. Le premier représente l’avenir, le deuxième, le passé. Dans une certaine mesure, le destin de l’humanité sera décidé par la compétition de ces deux courants. La Chine se tient fermement au côté du courant la paix, du développement et de la coopération et s’oppose au deuxième courant. Il appartient à tous les hommes et les femmes de la terre épris de paix et de justice de s’unir pour renforcer le premier courant. Seuls les efforts de nous tous nous permettent de barrer la route au deuxième courant.
Deuxièmement, la sortie de la crise requiert les efforts de tout le monde. La crise financière que nous connaissons aujourd’hui est très grave et sans précédent depuis la Grande Dépression. Pour faire face à cette crise, il faut la coopération internationale. Aucun pays, si puissance soit –il, ne saurait relever tout seul le défi de cette crise.
En juillet 1997, a éclaté la crise financière Asiatique. J’étais alors l’Ambassadeur de Chine à Genève. Je me rappelle très bien le comportement des pays occidentaux vis-à-vis de l’Asie, comportement qui peut-être résumé en trois phrases. La première, c’est pointer du doigt l’Asie: ‘‘Vous, les Asiatiques, vous êtes à l’origine de ce désastre! ’’La deuxième, c’est de donner des leçons aux Asiatiques, on nous a prescrit toute sorte de recettes pour sortir de la crise. Mais ces recettes n’ont pas été bonnes. Ceux qui ont accepté ces recettes, ont beaucoup souffert. Par contre, ceux qui ne les ont pas suivi, par exemple, mon pays et la Malaisie, ont voulu suivre leur propre chemin, ils ont bien réussi. La troisième, c’est de faire de l’Asie la cible des attaques (Asia Bashing).
Mais cette fois-ci, quand la crise financière globale est survenue, nous autres, les asiatiques, nous avons adopté un comportement différent qui se caractérise par l’absence des trois phrases que je viens d’évoquer. Bien au contraire, nous avons offert la coopération. Lisez bien le discours du Président HU Jintao au sommet financière à Londres. Il disait : Il faut conjuguer nos efforts pour faire face à la crise, parce que nous sommes sur le même bateau.
Troisièmement, nous sommes à la veille des trois grandes révolutions, à savoir, la révolution de l’énergie nouvelle, une nouvelle révolution industrielle et la révolution dans notre mode de vie.
Quels sont les forces qui nous sont conduit vers ces trois révolutions. À mon avis, il y a essentiellement deux grandes forces. La première, c’est qu’un nombre important de pays en voie de développement montent en puissance. J’ai parlé de l’Asie, il y a aussi des pays africain et latino-américains qui montent en puissance. Si vous additionnez la population de ces pays, cela fait trois milliards trois cent million d’habitants, C’est la moitié de la population de la terre. Le modèle de développement que nous connaissons aujourd’hui a été crée par les pays industrialisés. Quand ils montaient en puissance, leur population était limitée, ils avaient à leur disposition toutes les ressources de la terre. Mais aujourd’hui, quand trois milliards trois cent million d’habitants montent en puissance, le monde n’a pas autant de ressource. D’où s’impose la révolution de l’énergie nouvelle. Nous sommes obligés de nous tourner tôt ou tard vers l’énergie renouvelable. La deuxième, c’est le changement climatique. Le climat est en train de changer à une vitesse alarmante. Il faut que le monde prenne des mesures efficaces pour relever ce défi. Si non, l’humanité serait en grand danger.
Les trois raisons que je viens d’évoquer constituent le conteste dans lequel l’Asie monte en puissance. En résumé, l’humanité est unie par la grandissante interdépendance économique et les défis redoutables communs. Nous avons un destin commun, l’Asie monte en puissance avec le reste du monde pas contre le reste du monde. Aussi affirme-je que le 21e siècle appartient à l’humanité tout entière.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, les opportunités qui nous sont offertes, de même que les défis auxquels nous sommes confrontés sont sans précédents. Il nous appartient de nous unir pour bâtir un monde meilleur dans le 21e siècle.
Je vous remercie de votre attention.
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