1.Une détérioration de la gouvernance mondiale et la nécessité de nouvelles initiatives
Alors que le Monde est à la recherche de réponses durables aux défis démographique, écologique et de sécurité globale, les crises mondiales se succèdent depuis plus d’un an. L’augmentation des prix des denrées de base et d’autres matières premières, en particulier le pétrole, en a été le premier symptôme. Pendant l’été 2008, la bulle immobilière a explosé et le système financier international a cessé de fonctionner, entrainant une contraction soudaine de l’activité économique dans la plupart des pays. Ceci a provoqué un retournement des cours des matières premières et un effondrement des bourses. Celles-ci ont terminé l’année avec des records de baisse sans précédent depuis la grande dépression tandis que la volatilité des cours des matières premières n’a jamais été aussi marquée. Les institutions de gouvernance nationale et internationale n’ont anticipé aucune de ces crises et ne se sont pas montrées en mesure d’y répondre avec efficacité. Cela tient à l’absence d’instruments de régulation adaptés à la masse et à la complexité des flux financiers d’une part et au décalage considérable qui s’est creusé entre la sphère financière et les autres activités économiques, d’autre part.
La récession économique généralisée, dont l’amplitude et les manifestations sectorielles demeurent mal appréciées, aggrave les dysfonctionnements qui caractérisaient la gouvernance mondiale, d’autant plus qu’à l’origine de la crise financière se trouve le pays moteur de l’économie mondiale, garant traditionnel de la sécurité et de l’ordre international.
Les tentatives de réforme de cette gouvernance, entamées depuis la chute du mur de Berlin, se sont révélées vaines. Des voix se sont élevées pour voir dans la globalisation la cause des dérèglements de la gouvernance internationale. Des velléités protectionnistes, des nationalismes exacerbés et même une volonté de remettre en cause le fondement de l’ouverture et de l’économie de marché sont autant de révélateurs de la gravité de la situation. Ils traduisent l’impuissance des dirigeants à trouver des remèdes crédibles pour leurs pays et encore plus pour des actions à l’échelle régionale ou globale. La nature systémique de la rupture que connait l’ordre mondial exige une responsabilité collective et appelle des solutions concertées entre les principaux acteurs du système, base d’une nouvelle gouvernance collective.
Pour restaurer cette confiance indispensable à la relance, des conditions de transparence, de responsabilisation et une nouvelle régulation des marchés doivent être mises en œuvre. Ceci rend inopérantes les solutions conçues dans le seul cadre du dialogue intergouvernemental et exige d’associer aux décisions, des acteurs non-étatiques à l’échelle nationale, régionale et internationale. Le cadre méthodologique, les outils de ce nouveau dialogue, et les règles de cette nouvelle régulation restent à inventer. Il est certain qu’elles dépendront des circonstances spécifiques à chaque acteur mais que la convergence vers les meilleures pratiques reste la seule voie pour une gouvernance globale accomplie.
Des règles et disciplines conçues dans un cadre multilatéral rénové ne sont pas antinomiques avec des espaces continentaux seuls à même d’exprimer les potentiels de convergence et de solidarité et de prendre en charge leurs spécificités. Au contraire, une gouvernance globale maîtrisée gagnerait à se nourrir d’expériences régionales diversifiées.
La récession économique généralisée, dont l’amplitude et les manifestations sectorielles demeurent mal appréciées, aggrave les dysfonctionnements qui caractérisaient la gouvernance mondiale, d’autant plus qu’à l’origine de la crise financière se trouve le pays moteur de l’économie mondiale, garant traditionnel de la sécurité et de l’ordre international.
Les tentatives de réforme de cette gouvernance, entamées depuis la chute du mur de Berlin, se sont révélées vaines. Des voix se sont élevées pour voir dans la globalisation la cause des dérèglements de la gouvernance internationale. Des velléités protectionnistes, des nationalismes exacerbés et même une volonté de remettre en cause le fondement de l’ouverture et de l’économie de marché sont autant de révélateurs de la gravité de la situation. Ils traduisent l’impuissance des dirigeants à trouver des remèdes crédibles pour leurs pays et encore plus pour des actions à l’échelle régionale ou globale. La nature systémique de la rupture que connait l’ordre mondial exige une responsabilité collective et appelle des solutions concertées entre les principaux acteurs du système, base d’une nouvelle gouvernance collective.
Pour restaurer cette confiance indispensable à la relance, des conditions de transparence, de responsabilisation et une nouvelle régulation des marchés doivent être mises en œuvre. Ceci rend inopérantes les solutions conçues dans le seul cadre du dialogue intergouvernemental et exige d’associer aux décisions, des acteurs non-étatiques à l’échelle nationale, régionale et internationale. Le cadre méthodologique, les outils de ce nouveau dialogue, et les règles de cette nouvelle régulation restent à inventer. Il est certain qu’elles dépendront des circonstances spécifiques à chaque acteur mais que la convergence vers les meilleures pratiques reste la seule voie pour une gouvernance globale accomplie.
Des règles et disciplines conçues dans un cadre multilatéral rénové ne sont pas antinomiques avec des espaces continentaux seuls à même d’exprimer les potentiels de convergence et de solidarité et de prendre en charge leurs spécificités. Au contraire, une gouvernance globale maîtrisée gagnerait à se nourrir d’expériences régionales diversifiées.
2. L’ouverture atlantique: un potentiel de solidarités transversales concrètes
Le Haut Commissariat au Plan mène depuis quatre ans, en toute indépendance institutionnelle et intellectuelle, un programme d’étude prospective sous le thème « Maroc 2030 ». Dans ce cadre, des forums thématiques ont été organisés avec la participation d’experts nationaux et étrangers et de représentants des mondes universitaire, économique, politique et des acteurs de la société civile. Ces forums, appuyés par des études générales et sectorielles et des enquêtes sur le terrain, ont donné lieu à l’élaboration de scénarios exploratoires et alternatifs et ont fait l’objet de multiples publications qu’il est aisé de consulter sous leur forme écrite et, parfois, audiovisuelle dans le site www.hcp.ma. Ces scénarios ont permis d’identifier les défis que le Maroc doit affronter et ont montré les limites d’un exercice strictement national. De nombreuses variables stratégiques qui conditionnent la pleine réalisation de l’objectif du développement humain durable dépendent de l’efficacité de la gouvernance régionale et mondiale. Le Haut Commissariat au Plan a donc été amené à élargir, par étapes successives, le cadre de ses réflexions portant sur le projet « Maroc 2030 » et à associer aux divers forums organisés les acteurs régionaux et internationaux.
En effet, après avoir approfondi la dimension maghrébine et méditerranéenne de la gouvernance régionale, il est apparu nécessaire de prolonger l’effort d’analyse en se tournant vers la communauté de destin et d’intérêt de l’espace atlantique. L’ouverture atlantique est en effet, avec l’appartenance méditerranéenne et l’identité africaine, constitutive de la personnalité stratégique multidimensionnelle du Maroc. La perspective atlantique constitue donc le cadre naturel pour l’élargissement de la réflexion prospective pour le Maroc, comme pour d’autres pays riverains pour lesquels il n’y pas de discontinuité stratégique entre l’Atlantique nord et sud.
Les rives africaines, européennes et américaines de l’atlantique sont liées par une proximité historique et culturelle ancienne. Des liens ont été tissés au cours des siècles qui se traduisent par des échanges humains nombreux et des relations denses entre institutions, grands pôles urbains et personnalités du monde politique, économique et culturel, soutenus par une relative homogénéité culturelle et linguistique. C’est ce faisceau de facteurs positifs qu’il convient aujourd’hui de mobiliser pour créer une nouvelle transversalité féconde. C’est la légitimité profonde de la perspective atlantique. C’est de cette réalité qu’il faut tirer un meilleur profit à l’heure de la crise de la gouvernance globale.
Cette transversalité atlantique recèle en effet des synergies insoupçonnées et offre des opportunités de co-développement particulièrement adaptées à la conjoncture actuelle et à des questions globales comme la cohésion sociale, le développement durable, le changement climatique et la biodiversité, la sécurité maritime, les migrations, le terrorisme et les trafics de tous genres.
Le cadre atlantique n’exclut ni la dimension méditerranéenne ni l’intégration des divers continents, Afrique, Amérique du Nord et du Sud, Europe. Au contraire, comme le montrent les exemples du Maroc, du Portugal et de l’Espagne, la situation géographique à la charnière de deux continents et avec deux façades maritimes a ouvert une interaction commerciale et culturelle qui a accompagné la première vague de la globalisation dès le XV° siècle.
Le fait que le Maroc ait conclu un accord de libre échange avec les Etats-Unis et accédé au statut avancé avec l’Union Européenne confirme la fécondité de ces appartenances multiples pour gérer la crise de la troisième vague de globalisation. D’autres expériences peuvent être mentionnées : en Afrique de l’Ouest, Cap Vert, Ghana, Libéria, Sénégal… Les cas du Brésil et du Mexique sont d’autres expériences réussies dans l’hémisphère occidental.
Constituer une coalition d’acteurs et d’institutions partageant la même vision dans ce cadre atlantique est le premier pas vers une régulation de grands espaces continentaux qui permette d’envisager une meilleure gouvernance mondiale et une globalisation au service de l’homme.
La concrétisation de cette perspective passe par plusieurs étapes et exige un partenariat opérationnel de haut niveau.
En effet, après avoir approfondi la dimension maghrébine et méditerranéenne de la gouvernance régionale, il est apparu nécessaire de prolonger l’effort d’analyse en se tournant vers la communauté de destin et d’intérêt de l’espace atlantique. L’ouverture atlantique est en effet, avec l’appartenance méditerranéenne et l’identité africaine, constitutive de la personnalité stratégique multidimensionnelle du Maroc. La perspective atlantique constitue donc le cadre naturel pour l’élargissement de la réflexion prospective pour le Maroc, comme pour d’autres pays riverains pour lesquels il n’y pas de discontinuité stratégique entre l’Atlantique nord et sud.
Les rives africaines, européennes et américaines de l’atlantique sont liées par une proximité historique et culturelle ancienne. Des liens ont été tissés au cours des siècles qui se traduisent par des échanges humains nombreux et des relations denses entre institutions, grands pôles urbains et personnalités du monde politique, économique et culturel, soutenus par une relative homogénéité culturelle et linguistique. C’est ce faisceau de facteurs positifs qu’il convient aujourd’hui de mobiliser pour créer une nouvelle transversalité féconde. C’est la légitimité profonde de la perspective atlantique. C’est de cette réalité qu’il faut tirer un meilleur profit à l’heure de la crise de la gouvernance globale.
Cette transversalité atlantique recèle en effet des synergies insoupçonnées et offre des opportunités de co-développement particulièrement adaptées à la conjoncture actuelle et à des questions globales comme la cohésion sociale, le développement durable, le changement climatique et la biodiversité, la sécurité maritime, les migrations, le terrorisme et les trafics de tous genres.
Le cadre atlantique n’exclut ni la dimension méditerranéenne ni l’intégration des divers continents, Afrique, Amérique du Nord et du Sud, Europe. Au contraire, comme le montrent les exemples du Maroc, du Portugal et de l’Espagne, la situation géographique à la charnière de deux continents et avec deux façades maritimes a ouvert une interaction commerciale et culturelle qui a accompagné la première vague de la globalisation dès le XV° siècle.
Le fait que le Maroc ait conclu un accord de libre échange avec les Etats-Unis et accédé au statut avancé avec l’Union Européenne confirme la fécondité de ces appartenances multiples pour gérer la crise de la troisième vague de globalisation. D’autres expériences peuvent être mentionnées : en Afrique de l’Ouest, Cap Vert, Ghana, Libéria, Sénégal… Les cas du Brésil et du Mexique sont d’autres expériences réussies dans l’hémisphère occidental.
Constituer une coalition d’acteurs et d’institutions partageant la même vision dans ce cadre atlantique est le premier pas vers une régulation de grands espaces continentaux qui permette d’envisager une meilleure gouvernance mondiale et une globalisation au service de l’homme.
La concrétisation de cette perspective passe par plusieurs étapes et exige un partenariat opérationnel de haut niveau.
3. Note méthodologique du forum « initiative tricontinentale atlantique »
Comme l’expose la note de présentation, l’espace atlantique offre un cadre transversal nouveau pour aborder de façon féconde l’ensemble des dynamiques à même de renouveler la gouvernance mondiale par une approche régionale originale.
Il s’agit donc de mettre en place les conditions opérationnelles d’établissement d’un forum tricontinental atlantique puis d’en pérenniser l’activité. Trois étapes sont prévues :
1.Réunion d’un comité d’orientation (scientifique) composé d’une douzaine de personnalités qui aura la charge de piloter le processus dans sa globalité : élaboration du programme du forum prévu les 29/30 Mai, récolter les interventions des participants, concevoir les modalités de publication du résultat des discussions. Des institutions appartenant à cet espace Atlantique constitueront le noyau dur de ce comité.
2.Réunion du Forum qui aura pour thème : « POUR UNE INITIATIVE TRICONTINENTALE ATLANTIQUE » Mai 2009.
3.Institutionnalisation de cette initiative autour d’un projet partagé de prospective pour l’Atlantique. L’objectif est ici d’alimenter les décideurs étatiques et non-étatiques avec des scénarii, des propositions de politiques et de mesures pour aboutir à une mise en œuvre concertée et collective.
Il s’agit donc de mettre en place les conditions opérationnelles d’établissement d’un forum tricontinental atlantique puis d’en pérenniser l’activité. Trois étapes sont prévues :
1.Réunion d’un comité d’orientation (scientifique) composé d’une douzaine de personnalités qui aura la charge de piloter le processus dans sa globalité : élaboration du programme du forum prévu les 29/30 Mai, récolter les interventions des participants, concevoir les modalités de publication du résultat des discussions. Des institutions appartenant à cet espace Atlantique constitueront le noyau dur de ce comité.
2.Réunion du Forum qui aura pour thème : « POUR UNE INITIATIVE TRICONTINENTALE ATLANTIQUE » Mai 2009.
3.Institutionnalisation de cette initiative autour d’un projet partagé de prospective pour l’Atlantique. L’objectif est ici d’alimenter les décideurs étatiques et non-étatiques avec des scénarii, des propositions de politiques et de mesures pour aboutir à une mise en œuvre concertée et collective.